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Carrasso : «Je sais pourquoi je suis venu» |
Impeccable, le terme colle à la peau de Cédric Carrasso depuis qu’il garde les buts olympiens. Avant Toulouse, avant aussi le retour de suspension de Fabien Barthez, le portier s’est longuement confié lundi. |
L’OM a fait une bonne mi-temps contre Troyes, avant de souffrir après la pause. Comment expliques-tu ce manque de constance ?
Notre place au classement qui n’était pas trop confortable a du jouer… Nous en sommes à 5 matches sans défaite, mais à chaque fois il y a un petit quelque chose qui nous fait douter. Dimanche, ce fut encore une décision de l’arbitre, comme contre Ajaccio. Nous menions tranquillement 2-0, tout s’annonçait bien, et puis il y a eu ce penalty. Après tout le monde se méfie, et on est moins sereins pour développer un bon jeu.
N’avez-vous pas démarré trop tranquillement la deuxième mi-temps ?
On a un peu reculé, mais c’était un peu prévu. Il faut savoir gérer les efforts dans cette période où il y a autant de matches. On avait décidé de les attendre, pour mieux les contrer afin de mettre un troisième but. Mais avec l’erreur d’arbitrage ça nous a encore coûté un but…
A Toulouse, la stratégie sera-t-elle la contre-attaque ?
Par forcément. Mais, je vais avoir le discours classique des équipes qui se déplacent au Vélodrome, le temps va jouer pour nous. Ils sont obligés de gagner chez eux. Ils ne font que perdre. Ils ont besoin d’une victoire. Ils vont finir par se découvrir à un moment donné. A nous d’être tranchants dans ces moments là. On ne va pas y aller pour défendre. Nous irons pour jouer.
Est-ce que cette patience à laquelle tu fais référence est une vertu de l’OM ?
C’est en train d’en devenir une. En coupe d’Europe on a marqué 4 buts en fin de partie, on ne s’est jamais pressé. A Sochaux, on a fait un match patient. A Anvers, même si le match n’était pas brillant on peut marquer deux buts à la fin. Il n’y a que contre Troyes que nous avons été moins patients, mais chez nous on se doit de faire le jeu d’entrée. Dans le match de mercredi, il faudra l’être. Ils vont beaucoup attaquer, et je crois qu’il y a un coup à faire pour prolonger notre invincibilité qui dure depuis cinq matches. Et s’il y a la possibilité de faire plus, on ne se gênera pas.
"Nous sommes prêts à souffrir davantage qu’avant"
Encore une fois tu n’as pas eu beaucoup de ballons à négocier dimanche soir…
Non, mais on s’y habitue. Tant qu’il y a la victoire au bout ça va. A Sochaux, à Anvers, je n’ai eu qu’un ballon. Ce sont les rencontres les plus compliquées pour un gardien de but. J’essaie de faire le minimum, le plus net possible.
Tu vas retrouver Lolo Batlles. Vas-tu surveiller tes lucarnes ?
(il sourit). Je ne vais pas changer mes habitudes. En ce moment, je rencontre des anciens coéquipiers. C’est vrai que ce n’est pas simple, mais ça ne sert à rien de se focaliser là-dessus. Il faudra surveiller tout le monde.
L’OM prend moins de buts depuis quelques matches. Comment te sens-tu derrière cette défense ?
Beaucoup mieux. On sent que c’est beaucoup plus solide. La concurrence instaurée en défense permet à tout le monde de rehausser son niveau de jeu. Grâce à cela, nos performances individuelles sont meilleures aujourd’hui. Nous sommes prêts à souffrir davantage qu’avant.
La date du 15 octobre et donc de la fin de suspension de Fabien approche. Y penses-tu ?
(il sourit). J’y pense un peu plus qu’il y a deux semaines…
"J’ai surtout en tête de bien finir, de faire de bonnes performances lors des 4 matches qui viennent"
Est-ce que cela te perturbe ?
Non. Je sais pourquoi je suis venu, au départ. La suite, on verra. Mon discours depuis le début de saison, c’est : tu es dans les buts jusqu’à la mi-octobre et quand Fabien rentre, il joue. Pour l’instant, ça en restera là. Bien évidemment je travaille pour être sur le terrain. Et je serai déçu de retourner sur le banc, c’est normal. Je pense avoir fait mes preuves jusqu’ici. Mais là, j’ai surtout en tête de bien finir, de faire de bonnes performances lors des 4 matches qui viennent.
Après, la saison est longue…
Je pense qu’il y aura d’autres matches à jouer. C’est un travail pour l’avenir. Parce qu’un gardien qui sort de Marseille, même à 23 ans, il peut tenir les buts toute une saison. L’an passé, j’ai disputé 30 matches. Là j’en serai à 18. Ce n’est pas du tout à cela que je m’attendais en revenant ici. Je comptais plutôt sur une dizaine, pour être dans le coup.
Ce qui compte à l’OM, c’est la régularité. On n’a pas le droit d’être bon un jour, moyen un autre. Quitte à être bon, il faut l’être tout le temps.
Comment ta relation avec Fabien se passe-t-elle ?
De mieux en mieux. On commence à bien se connaître. Il apprécie mes performances. C’est bien pour lui aussi, comme il l’expliquait. Il le dit lui-même, à 30 et quelques années il a toujours besoin d’une concurrence. C’est bien que je puisse le pousser aujourd’hui. Il sait qu’il a du boulot aussi en équipe de France où il se fait pousser également. Il aura un challenge lui aussi à relever. C’est une bonne chose.